Aller au contenu

Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/72

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
62
LE JEU DE LA MORT

62 LE JEU DE LA MORT.

L'autre testament, celui qui contenait seule- ment quelques lignes, était une bonne inspira tion suivie par hasard.

Nous connaïtrons sans doute plus tard le premier testament, qui ne réalisait pas, tant s'en fallait, toutes les espérances de M. Far- geau.

Quant au dernier, il disait simplement :

« Je lègue l’universalité de mès biens meubles et immeubles à Berthe Créhu de la Saulàys, ma fille.

« À charge de servir une pension de dix mille livres par année à.… (le nom avait été effacé deux fois , rétabli deux fois et encore effacé) mon fils. »

Berthe poursuivait son chant :

« Heureuses les jeunes filles qui meurent au printemps !

« Comme la rose quitte la branche du rosier, la jeunesse quitte la vie;

« Celles qui mourront au mois de mai, on les couvrira de fieurs nouvelles ;

Et du milieu des fleurs nouvelles, les jeunes filles mortes

s’élèveront vers le ciel comme le passevole du calice des roses. »

Fargeau perdait le souffle.

Jean de la Mer écarta le long testament, après y avoir jeté un coup d'il, et prit à la main celui qui ne contenait que trois lignes.