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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/75

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PROLOGUE.

PROLOGUE. 65

Fargeau saisit son cœur à poignée. Lequel des deux testaments était menacé de destruction ? Fargeau ne pouvait le voir!

Il avait envie de s’élancer. Il était fou.

— Mon oncle, répétait cependant Berthe qui n’osait bouger, souffrez-vous davantage?

— Je ne suis pas ton oncle, répliqua le vieil- lard ; je ne te suis rien... va-t'en!

Berthe se levait pour obéir.

— Reste! reprit Jean de la Mer, qui semblait hésiter.

Le testament, en effet, n’avait pas encorc tou- ché la flamme de la bougie.

Le vent bizarre soufflait : la pensée du vieil homme tournait.

Ce vent qui souffle aussi sur nous et autour de nous avec plus ou moins de violence, ce vent, qui est la folie humaine, s’appelle l’Orgueil !

L'orgeuil égoïste et vain qui renie Dieu pour s’écouter soi-même, qui rejette le flambeau pour marcher dans sa propre nuit.

Il n’est point de näture, si morte ou si perdue que vous la puissiez supposer, qui ne puisse renaître ou se retrouver en un bon mouvement.

Mais l’égoïsme parle, mais l’orgueil seuffle, ct le bon mouvement disparait comme cette herbe éphémère qui perce le sable du Sahara après les -

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