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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/77

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PROLOGUE.

PROLOGUE. 67

Malepeste ! vos saltimbanques socialistes et ces singes furieux qui grimacent un jour, qui dan- sent sur la corde roide, qui paradent, qui pirouettent sur eux-mêmes, ivres et maniaques comme les faquirs de l'Inde, pour prendre un fusil le lendemain et mettre du sang aux pavés, malepeste! ces grotesques qui tuent la France dans l’infamie eussent rendu bien des points au pauvre Jean Créhu de la Saulays!

Jean Créhu n’en était encore qu’à Voltaire, à M. de Voltaire! |

Et dans l’armée socialiste, Voltaire n’eût été qu’un goujat.

Voltaire, à tout prendre, était une canaille musquée. 11 n’aimait la boue qu’en métaphores. A bas Voltaire !

Nous ne sommes d’ailleurs qu’en 1828. Par- donnez à Jean Créhu, il ne pouvait être stupide à la façon de 1849.

Il se disait, le bonhomme, pendant que Berthe chantait son dernier couplet :

— Eh quoi ! Jean de la Mer va donc commet- tre une bonne action pure et simple comme l’ad- joint au maire ou le curé? Misère ! misère! Jean Créhu, l’homme qui ne fait rien comme les au- tres, va se déshonorer in extremis et tomber au niveau de l’honnéteté la plus vulgaire! Mais