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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/79

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PROLOGUE.

PROLOGUE. 69

C'était l'œuvre de l’homme qui ne faisait rien comme les autres.

En conscience, il eût été bien pénible de renoncer à cet honneur posthume.

Jean de la Mer fit taire énergiquement le mince filet de voix que gardait son cœur. Il refoula cet attendrissement niais qui l'avait pris à la gorge et se dit dans la naïveté de son or- gueil :

— Ils verront! ils verront ce qu'était le vieux Jean Créhu de la Saulays !.…

S'il s'était ravisé tout à l’heure, c’est qu’une séduisante idée venait de traverser son cerveau pointu.

Le testament fait en faveur de Berthe eut un instant de répit.

Et Fargeau, qui était toujours derrière la porte, l'œil écarquillé, la respiration haletante, prit ce moment pour avaler unc large lampée d'air.

— Approche! dit Jean de la Mer à Berthe.

Pendant que Berthe se dirigeait vers la chaise longue, le vieillard plia le deuxième testament absolument comme était plié le premier. Puis il reprit :

— Berthe, tu as là devant toi le bonheur et le malheur... choisis un de ces deux papiers.