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Page:Féval - Le Jeu de la Mort, volume 1 - 1850.djvu/97

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PROLOGUE.

PROLOGUE, 87

mais aussi quatre pattes. et deux oreilles d’âne !

Tiennet n'avait pas de famille.

C'était cela, uniquement cela, qui creusait sous ses pas un abime.

Personne n’était là pour lui dire : « Ne mets pas le pied sur la pente. ».

Et une fois le pied posé sur la pente, quand le pied est puissant, qui ne sait la profondeur de la chute ? :

Tiennet avait une pauvre histoire. Il faut que le lecteur la connaisse. Elle peut étre contée en deux mots.

Il avait été élevé par le vieux meunier Tous- saint Blône, du bourg de Vesvron, que tout le monde croyait son père.

Toussaint Blône était un ivrogne. Il était mort sans le sou.

Avant de mourir, il avait dit à Tiennet :

— Tu n’as pas été heureux avec moi, petit. Je ne t’aimais pas beaucoup, parce que tu n’es pas à moi. :

Et comme une exclamation d’étonnement s'échappait des lèvres du pauvre Tiennet, Toussaint Blône lui imposa silence d’un geste et reprit : | :

— Non, non, c'est comme ca, petit, tu n'es pas mon fils... Laisse-moi parler, car c’est