Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/112

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Ce qui pouvait lui venir le plus probablement, c’était la balle de quelque Loup, car il avait jeté sous lui son manteau, et les broderies de son uniforme brillaient maintenant sans voile.

Mais il y a un Dieu pour les capitaines qui rêvent. Une voix douce et lointaine encore sembla répondre à son aspiration. Il tendit l’oreille. La voix approchait. Elle chantait la complainte d’Arthur de Bretagne.

Didier écoutait avec délices cette voix et cette mélodie connues. À mesure que la voix approchait, les paroles devenaient plus distinctes. Fleur-des-Genêts chantait ce passage de la complainte populaire où Constance de Bretagne commence à désespérer de revoir son malheureux fils. Nous traduisons le patois des paysans d’Ille-et-Vilaine.

Marie disait :

Elle attendait, car pauvre mère
Elle atLongtemps espère,
Elle attendait, le cœur marri,
Elle atSon fils chéri.
Elle mettait son âme entière
Elle atDans sa prière
Et disait : « Rends-moi mon enfant !
Elle atDieu tout-puissant ! »

Marie n’était plus qu’à quelques pas de Didier, mais ils ne se voyaient point encore, tant le taillis était épais. Le capitaine retenait son souffle.

Marie poursuivit, répétant, suivant l’usage, les deux derniers vers en guise de refrain :