Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/153

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de chevalerie dans ces vieux cœurs bretons. Pensons à ton jeune monsieur, mon brave ami. Je ne sais pas ce que tu peux tenter pour son service, c’est ton secret, mais j’ai promis de t’aider et je t’aiderai. Descendons ensemble : M.  de Vaunoy est un trop soumis et dévoué sujet de Sa Majesté pour que sa livrée ose regarder de plus près qu’il ne convient le serviteur d’un capitaine de la maréchaussée.

Jude mit son manteau sur sa figure et descendit avec le capitaine.

Alain et Lapierre étaient toujours dans la cour ; ils s’inclinèrent avec respect devant Didier, qui toucha négligemment son feutre.

— Qu’on selle le cheval de mon serviteur, dit-il.

Lapierre se hâta d’obéir. Le majordome resta.

— Mon camarade, dit-il à Jude, votre maladie exige-t-elle donc que vous ayez toujours le nez dans le manteau ? Les gens de la Tremlays n’ont point pu encore vous souhaiter la bienvenue.

— Que dit-on des Loups dans le pays, maître ? demanda Didier pour éviter à Jude l’embarras de répondre.

— On dit que ce sont des méchantes bêtes, monsieur le capitaine… N’accepterez-vous pas un verre de cidre, mon camarade ?

— Que font les gens de la forêt ? demanda encore Didier.

— Monsieur le capitaine, répondit Alain de mauvaise grâce, ils font le cercle, du charbon et des sabots… Eh bien ? mon camarade, ajouta-t-il en exhibant son vade-