Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/178

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plainte ! c’est à n’y pas croire, et cela me donne bonne espérance pour ce pauvre M. de Béchameil.

Alix ne répondit point.

— Mais ne parlons pas de cela, poursuivit le maître de la Tremlays. Voici déjà un point de gagné ; il ne faut pas trop demander à la fois. Moi qui étais dans des transes ! Maintenant je n’ai garde de craindre. Je ne m’étonne plus de votre réserve d’hier soir… Vit-on jamais semblable outrecuidance ! et, certes, je suis prêt à faire serment que cette entrevue dont nous parlions tout à l’heure sera la dernière et n’aura point de pendant.

Cette phrase était la partie importante du discours d’Hervé de Vaunoy. Tout le reste n’était qu’une préparation. Aussi en suivit-il l’effet avec inquiétude, attendant une réponse et épiant la signification du moindre geste.

Il oubliait encore une fois que ces soins étaient superflus. Les paroles d’Alix défiaient les interprétations et n’avaient pas besoin de commentaire.

Elle montra de son doigt tendu Didier qui, franchissant la dernière barrière du parc, s’enfonçait sous le couvert.

— Il me faudra attendre son retour, dit-elle.

Vaunoy crut avoir mal compris.

— Son retour ? répéta-t-il machinalement.

— Oui, monsieur. J’ai promis au capitaine Didier de le revoir. Il le faut, je le dois, et je vous demande comme une grâce de vouloir bien n’y point mettre obstacle.

— Mais… commença Vaunoy surpris et intrigué.