Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/238

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On entendait encore le bruit des pas de son cheval sous le couvert, que déjà la porte de la loge se refermait.

Fleur-des-Genêts était rentrée ; elle alluma une lampe. Pelo Rouan gisait à terre en proie à une furieuse attaque d’épilepsie.

La jeune fille était sans doute familière avec ces effrayants accès, car elle s’empressa aussitôt autour de son père, et le soigna sans qu’il se mêlât aucun étonnement à sa douleur.

À la lueur de la lampe, la loge semblait moins misérable et plus habitable. On apercevait dans un coin une petite porte qui donnait issue dans la retraite de Marie. Au-dessus du manteau de la cheminée pendaient une paire de pistolets et un lourd mousquet de forme ancienne. Vis-à-vis et auprès de la porte se trouvait une de ces horloges à poids, comme on en voit encore dans presque toutes les fermes bretonnes.

Au moment où la crise du charbonnier sévissait dans toute sa force, on frappa d’une façon particulière à la porte extérieure, et Fleur-des-Genêts ouvrit sans hésiter. L’homme qui entra portait le costume des paysans de la forêt, et avait sur son visage le masque fauve dont il a été déjà plus d’une fois question dans ces pages. Il passa vivement le seuil.

— Où est le maître ? dit-il d’une voix brève.

Fleur-des-Genêts lui montra Pelo Rouan, qui, l’écume à la bouche, se tordait convulsivement sur la terre battue de la loge.

Le nouveau venu laissa échapper un juron de colère, et s’assit en murmurant sur un banc. L’accès dura long-