Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/248

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— Niez-vous encore ! demanda Alix sans daigner répondre.

— À quoi bon ? demanda Lapierre.

— Alors vous ne vous refusez pas à quitter le château ?

— Si fait ! plus que jamais.

— Mais, s’écria mademoiselle de Vaunoy, malheureux, ne craignez-vous pas que je vous dénonce à mon père ?

Lapierre éclata de rire. Alix se leva indignée.

— C’en est trop, dit-elle ; dès que mon père sera de retour…

— Qui sait quand votre père reviendra, mademoiselle ? interrompit Lapierre qui la regarda en face.

— Que voulez-vous dire ? demanda vivement la jeune fille saisie d’un vague effroi.

Lapierre ouvrit la bouche pour parler, mais il se retint et rappela sur sa lèvre son sourire cynique.

— Nous sommes tous mortels, dit-il en s’inclinant, et chaque homme est exposé sept fois à périr dans un seul jour : voilà tout ce que je voulais vous dire, mademoiselle. Quant à votre menace, elle est faite, n’en parlons plus ; mais gardez, je vous conjure, celles que vous pourriez être tentée de m’adresser à l’avenir. Il est humiliant, pour une noble demoiselle, de menacer un valet.

— Mais, sur ma foi ! s’écria Alix que cette longue provocation jetait hors d’elle-même, je ne menace pas en vain. M. de Vaunoy saura tout !

— Changez le temps du verbe : j’ai étudié un peu ma