Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/260

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moi, mon homme, dit Yaumi d’un ton sentencieux : ils feront ce que le Maître voudra.

Vaunoy cependant avait repris ses sens et s’agitait sur l’herbe.

— Debout ! cria Simon Lion en le poussant du pied.

Vaunoy, qui avait plus de peur que de mal, obéit sans trop de peine. Par une réaction explicable, ce premier danger, miraculeusement évité, lui avait remis quelque force au cœur.

— Empêchez vos gens de me maltraiter, dit-il à Yaumi d’une voix plus ferme ; ce bout de corde a failli vous faire perdre cinq cent mille livres.

Yaumi ne s’émut point ; mais il n’en fut pas de même des quatre Loups.

— Cinq cent mille ! répétèrent-ils ébahis.

Vaunoy respira. L’effet était produit.

— Conduisez-moi à vos chefs ! dit-il d’un ton d’autorité.

— Maintenant, murmura le petit Yaumi en haussant ses larges épaules, ils vont le laisser échapper. Je donnerais un écu pour que le Maître fût ici !

Simon Lion noua le mouchoir à carreaux qui lui servait de ceinture sur les yeux de Vaunoy, et, tout aussitôt les quatre Loups le poussèrent vers la rampe occidentale du ravin, au sommet de laquelle se voyaient les ruines des deux moulins à vent.

Vaunoy sentit bientôt un air froid et humide frapper sa joue ; en même temps, la vague lueur qui, malgré le bandeau, parvenait jusqu’à ses yeux, disparut tout à coup.

Tantôt il descendait les marches d’une sorte d’escalier