Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/275

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railler ou imiter ceux qu’il distribuait libéralement à la porte.

Jude fit le tour de la cabane. Un rayon de lune, égaré à travers les branches des arbres, lui montra une petite fenêtre, fermée de forts volets qui s’agitaient sous l’effort d’une main cherchant à les ébranler à l’intérieur.

Au moment où Jude ouvrait la bouche pour répéter sa requête, l’un des volets violemment arraché, tomba auprès de lui.

En même temps, une forme de jeune fille dont la lune éclairait vaguement la silhouette, monta sur l’appui de la fenêtre, sauta aux pieds de Jude avec une légèreté de sylphide, et demeura un instant à genoux, les bras tendus vers le ciel.

— Sainte Vierge de Mi-Forêt, je vous remercie ! murmura la jeune fille avec une ardente dévotion. Protégez-le, protégez-le ! Si je le sauve, Notre-Dame, je vous donne un cierge, et une couronne, et ma croix d’or, et tout ce que j’ai, bonne Vierge !

Elle se signa, baisa une petite médaille suspendue à son cou, se releva d’un bond et disparut comme une biche sous le taillis.

Elle n’avait même pas aperçu Jude.

— Fleur-des-Genêts ! dit le bon écuyer que ces diverses et inexplicables péripéties jetaient dans un complet abasourdissement. Qui veut-elle sauver ? Et les autres ! qui veulent-ils attaquer ?

La lumière jaillit presque toujours de l’extrême confusion. Jude se pressa le front de ses deux mains, comme pour en faire sortir une pensée obscure, dont il