Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/301

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— Marie ! c’est Marie ! dit Alix dont le cœur battit avec force, c’est Marie, la fiancée de Didier.

Elle ouvrit la fenêtre.

— Marie ! appela-t-elle.

La pauvre Fleur-des-Genêts s’était laissée tomber sur l’herbe. Elle se releva vivement et reconnut à la fenêtre éclairée les traits pâlis de mademoiselle de Vaunoy.

— L’avez-vous vu ? demanda-t-elle.

— Il est là, répondit Alix en se tournant vers le lit.

La chambre de Didier était au premier étage. La fenêtre qui s’ouvrait sur la cour se trouvait entourée de vigoureuses pousses de vignes, dont les branches bossues descendaient tortueusement jusqu’au sol. Fleur-des-Genêts s’élança, légère comme un oiseau. La vigne lui servit d’échelle.

L’instant d’après elle sautait au cou d’Alix.

— Où est-il ? s’écria-t-elle.

Alix lui montra le lit, où Didier, revêtu de son uniforme était étendu…

— Comme je souffrais ! dit-elle en essuyant une larme qui n’avait pas eu le temps de sécher et qui brillait au milieu de son sourire ; je tremblais d’être arrivée trop tard. Merci, Alix… merci, ma bonne demoiselle. Il dort ; il ne sait pas que sa vie est en danger.

— Et comment le sais-tu, toi, Marie ? demanda mademoiselle de Vaunoy qui songeait à son père et avait peur.

— Comment, je le sais, Alix ? Ne sais-je pas tout ce qui le regarde ?…

Les yeux des jeunes filles se rencontrèrent.

Alix demanda :