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De cette armoire, il tira un coffret de fer vide qu’il mit entre les mains de Jude.

Ensuite, prenant, au fond d’un compartiment secret, de pleines poignées d’or il les empila méthodiquement dans le coffret, comptant les pièces une à une.

Cela dura longtemps, car il compta cent mille livres tournois.

Jude n’en pouvait croire ses yeux et se creusait la tête pour deviner le motif de cette conduite extraordinaire.

Quand il y eut dans le coffret cent mille livres bien comptées, Nicolas Treml le ferma d’un double cadenas.

— Demain, dit-il d’une voix basse et calme, tu chargeras cette cassette sur un cheval, sur ton meilleur cheval, et tu iras m’attendre, avant le lever du soleil, à la Fosse-aux-Loups.

Jude s’inclina.

— Avant de partir, reprit M. de la Tremlays, tu prieras monsieur mon cousin de Vaunoy de se rendre auprès de moi. Va !

Jude se dirigea vers la porte.

— Attends ! poursuivit encore Nicolas Treml : tu t’habilleras comme on fait lorsqu’on ne doit point revenir au logis de longtemps. Tu t’armeras comme pour une bataille où il faut mourir. Tu diras adieu à ceux que tu aimes. As-tu fait ton testament ?

— Non, répondit Jude.

— Tu le feras, continua M. de la Tremlays.

Jude fit un signe d’obéissance et emporta la cassette.