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III

LE DÉPÔT


Nicolas Treml ne dormit point cette nuit-là. Le lendemain, avant le jour, il entendit dans la cour le pas du cheval de Jude. Presque au même instant la porte de sa chambre s’ouvrit et Hervé de Vaunoy parut sur le seuil. Maître Hervé n’avait plus cet air humble et craintif dont nous l’avons vu s’affubler en entrant au château pour la première fois. Son sourire s’épanouissait maintenant, joyeux, sur sa lèvre. Il portait le front haut et affectait les dehors d’une franchise brusque, à peine tempérée par le respect.

— Saint-Dieu ! dit-il en arrivant, vous êtes matinal, monsieur mon très cher cousin. J’étais encore à mon premier somme lorsqu’on est venu me réveiller de votre part…

Il s’arrêta tout à coup en apercevant le sévère et pâle visage de Nicolas Treml, dont l’œil perçant tombait