Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/339

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tagne retrouve en vous un de ses plus vieux noms, et moi, le fils d’un excellent cousin. Embrassons-nous, mon jeune parent… Monsieur de Béchameil et mademoiselle ma sœur et vous tous ici présents, sachez que le vrai nom de ce cher capitaine est Georges Treml…

— De la Tremlays, seigneur de Bouëxis-en-Forêt, ajouta Georges lui-même.

La vieille Goton qui arrivait au seuil s’appuya contre la muraille. Ses jambes coupées par l’émotion, lui refusaient service.

— Je l’avais deviné ! murmura-t-elle en essuyant une larme du revers de sa main ridée. Oh ! que c’est bien ainsi que j’espérais le revoir ! beau, fort, l’épée au côté, la mine haute et fière, comme il convient à un Breton de bon sang !

Mlle  Olive joua de l’éventail. M. de Béchameil ouvrit de grands yeux.

— Peste ! pensa-t-il, ce n’est pas un mendiant, après tout.

— Tels étaient, en effet, les noms et titres de Nicolas Treml, votre aïeul vénéré, mon jeune ami, reprit Vaunoy, répondant aux derniers mots du capitaine.

— Et tels seront aussi les miens, monsieur, prononça Georges avec fermeté.

— Bien dit ! pensa Goton Rehou, qui admirait chaque mot, chaque geste de son jeune maître.

— Monsieur mon cousin, répartit Vaunoy en mettant de côté son patelin sourire, je crois que vous vous faites une idée fausse de votre position nouvelle.

— Ne suis-je pas l’héritier de mon aïeul ?

— Si fait, mais…