Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/341

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cousin, pour premier acte de bonne parenté, me menace de me faire chasser de chez moi par les soldats de Sa Majesté.

— En vérité ! répliqua Béchameil, il a donc droit ?…

— Est-il possible ! dit mademoiselle Olive, lui qui était si aimable hier soir !

— Il n’y a point entre nous de bonne parenté, monsieur, reprit Didier en faisant effort pour concentrer sa colère au-dedans de lui-même ; je vous menace en effet de vous chasser, mais non pas de votre maison, car ce château est ma propriété.

— Pour ça, tu en peux faire serment, mon enfant chéri ! murmura la dame Goton Rehou.

— Oui-da ! s’écria Vaunoy en ricanant ; vous croyez cela ? Eh bien, mon jeune cousin, permettez que je m’absente une minute ; le temps d’aller jusqu’à mon cabinet, et je reviendrai vous apprendre une foule de choses que vous paraissez ignorer.

Il sortit.

Presque au même instant, la figure noircie du charbonnier Pelo Rouan se montra sur le seuil.

Il tenait sous son bras un petit sac en toile noirâtre qui semblait renfermer un objet fort pesant. Tout le monde avait le dos tourné. La vieille Goton seule l’aperçut ; elle fit un mouvement, mais Pelo Rouan mit un doigt sur sa bouche, et se glissa dans l’ombre projetée par l’un des hauts battants de la porte ouverte.

M. de Vaunoy reparut bientôt, suivi de maître Alain. Il avait à la main un parchemin déplié.

— Mon jeune ami, dit-il, je vous prie de m’excuser si