Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/346

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Georges Treml avait tiré son épée, résolu à défendre l’homme qui l’avait servi si puissamment et qui était le père de Marie.

Mais il n’eut pas besoin de faire usage de son arme. Au moment où les sergents, rétrécissant leur cercle, allaient mettre la main sur le roi des Loups, celui-ci ramassa sous lui ses longues jambes et fit un bond extraordinaire qui le porta par-dessus la ligne des assaillants, jusqu’à l’une des fenêtres du salon.

Les soldats hésitèrent, stupéfaits.

Jean Blanc se mit debout sur l’appui de la fenêtre.

— Quoi que tu fasses, Hervé de Vaunoy, dit-il, tu es vaincu. Tu n’auras pas même la vengeance  !

— Feu ! feu ! Mais tirez donc ! hurla Vaunoy qui arracha le mousquet de l’un des soldats et mit Jean Blanc en joue.

Georges, d’un coup de son épée, détourna le canon, et la balle alla se loger dans le lambris.

— Nous nous rencontrerons encore une fois, Hervé de Vaunoy, reprit l’albinos sans s’émouvoir ; ce sera la dernière, et tous nos comptes seront réglés !

Il sauta dans la cour à ces mots, puis on le vit franchir la muraille extérieure avec la prodigieuse agilité qui lui était propre.

— Feu ! feu ! répéta Vaunoy, qui tomba épuisé sur un siège.

Les soldats firent une décharge. Ce fut du bruit et de la fumée.

L’accusation dirigée contre le jeune héritier de Treml