Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/347

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ne pouvait se soutenir. Vaunoy lui-même n’essaya plus de combattre.

Il avait joué sa suprême partie, il avait perdu. Il se résigna au moins en apparence.

M. de Béchameil, marquis de Nointel, supporta la perte des cinq cent mille livres, ce dont le lecteur ne doit point s’affliger outre mesure, attendu que cet intendant royal en retrouvait deux fois autant, chaque année, dans la poche du roi.

Georges Treml, en devenant Breton, ne put perdre les sentiments d’affection et de respect qu’il croyait devoir à son souverain. Il ne fit point d’opposition à la cour de Paris ; mais il aida les pauvres gens à payer l’impôt et protégea leur travail.

Ce sont des cœurs mauvais, intéressés à mal faire, ceux qui déclarent impossible la réconciliation entre le pauvre et le riche.

Deux ou trois ans s’étaient à peine écoulés depuis les événements qui précèdent, qu’il n’y avait plus de traces de Loups sous le couvert. En revanche, on voyait souvent des troupes de bonnes gens agenouillées au pied de la croix de Mi-Forêt. Ces bonnes gens remerciaient Notre-Dame qui leur avait rendu un fils de Treml, c’est-à-dire un protecteur puissant et un bienfaiteur infatigable.

Georges Treml de la Tremlays n’oublia pas qu’il avait été durant vingt ans, Didier tout court.

Grand seigneur par le sang, mais soldat de fortune, il crut avoir le droit de consulter uniquement son cœur dans le choix d’une compagne.

Certes, il lui était permis de penser que son union ne