Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/349

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Bien longtemps après, lorsque les enfants de Georges et de Marie couraient dans les taillis, guidés par la vieille Goton Rehou, il y avait au couvent de Saint-Aubin-du-Cormier une religieuse du nom de sœur Alix qui les guettait parfois au passage et les embrassait en souriant.

Car voici encore une erreur qui court les livres : On dit que les bien-aimées de l’époux Jésus perdent le sourire, c’est mentir. Elles aiment ardemment, donc elles sont heureuses — d’un bonheur qui va au-delà de la mort !

Quant à Hervé de Vaunoy, voici ce qui advint six mois après la rentrée de Georges en l’héritage de ses pères.

Vaunoy avait quitté la Tremlays pour se retirer à Rennes. Il fit demander à Georges la permission de prendre, dans le cabinet qu’il avait occupé au château, quelques objets à son usage.

Georges s’empressa de faire droit à cette demande.

Vaunoy vint escorté de plusieurs hommes. Son cabinet était celui qui avait servi de retraite à Nicolas Treml et renfermait cette armoire où le vieux Breton, partant pour son dernier voyage, avait puisé les cent mille livres dont il a été souvent question dans ce récit.

Cette armoire contenait encore de fortes sommes, laissées par Nicolas Treml, et d’autres, fruit des épargnes de Vaunoy, qui chargé de ces richesses, reprit le chemin de Rennes.

Mais ses valets arrivèrent à la ville sans lui et racontèrent, effrayés, que sur la lisière de la forêt, un coup de fusil était parti au-dessus de leurs têtes, et que Hervé