Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/35

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— Voici un acte olographe, continua-t-il, que j’ai rédigé cette nuit, et qui vous confère la pleine propriété de tous les domaines de Treml.

Vaunoy sauta sur son siège. Ses yeux éblouis virent des millions d’étincelles. Tout son sang se précipita vers sa joue. M. de la Tremlays, occupé à déplier le parchemin, ne prit point garde à ce mouvement de trop franche allégresse.

Il continua.

— Sans vous mettre dans mon secret, qui appartient à la Bretagne, je puis vous dire que mon entreprise m’expose à une accusation de lèse-majesté. Ce crime, car ils nomment cela un crime ! entraîne non seulement la mort, mais la confiscation de tous les biens de l’accusé. Il faut que l’héritage de Georges Treml soit à l’abri de cette chance, et je vous ai choisi pour dépositaire de la fortune de mon petit-fils.

Vaunoy n’eut point la force de répondre, tant sa cervelle était bouleversée par cet événement inattendu. Il mit seulement la main sur son cœur et darda au plafond son regard hypocrite.

— Acceptez-vous ? demanda Nicolas Treml.

— Si j’accepte ! s’écria Vaunoy retrouvant à propos la parole. Ah ! mon cousin, voici donc venu l’occasion de vous témoigner ma gratitude ! Si j’accepte ! Saint-Dieu ! vous me le demandez !

Il prit à deux mains celles du vieillard.

— Merci, merci, mon noble cousin ! continua-t-il avec effusion ; je prends le ciel à témoin que votre confiance est bien placée !

Loup, le chien favori de M. de la Tremlays, interrom-