Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/56

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— Et maintenant, à l’ouvrage, dit le vieux gentilhomme.

Avec l’aide de Jude, il porta le coffret de fer dans le creux du chêne. Ce lieu servait de magasin à Jean Blanc et contenait ses outils en même temps que plusieurs bottes de branches de châtaigniers prêtes à être fendues.

Jude prit un pic et commença à creuser.

Après une heure d’un travail qui fut rude à cause de la nature du sol, tout veiné de racines, le coffret fut enfoui et recouvert de terre. Jude foula le sol et rétablit si adroitement les choses dans leur état primitif qu’il eût fallu trahison préalable pour soupçonner que la terre eût été remuée.

Le soleil montait et jetait déjà ses rayons par-dessus les cimes.

— En route ! dit Nicolas Treml. Le chemin est long et j’ai grande hâte.

Le maître et le serviteur remontèrent la rampe à pas précipités.

Ce fut à ce moment que Jean sortit de la loge et les aperçut. Doué comme il l’était d’une agilité merveilleuse, il bondit le long de la descente et atteignit bientôt l’endroit du fourré où M. de la Tremlays avait disparu. Mais il tâtonna dans le taillis, et lorsqu’il arriva dans la route frayée il entendit au loin le galop de deux chevaux.

Il s’élança de nouveau. Les chevaux allaient comme le vent ; quoi qu’il pût faire, il ne gagnait point de terrain. Alors, par une inspiration soudaine, il gravit un chêne avec la prestesse d’un écureuil et gagna le som-