Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/80

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La détonation fit tressaillir Loup ; l’odeur de la poudre dilata ses narines. Il se dressa sur ses quatre pattes et darda son regard dans la direction des roseaux.

— Cherche là… cherche ! dit doucement M.  de Vaunoy.

Vous savez l’histoire de la chatte métamorphosée en femme. Une souris se montre, et Minette de courir à quatre pattes. Loup, excité dans son instinct, bondit hors du bateau, laissant Georges, effrayé du bruit, sur son banc.

— Cherche là… cherche ! répéta M.  de Vaunoy qui rechargeait vivement sa canardière.

Le chien cherchait, mais il n’avait garde de trouver le plongeon, dont la santé n’avait aucunement souffert.

M.  de Vaunoy épaula de nouveau sa canardière.

— Regarde donc quel grand chêne, Georges ! dit-il.

Pendant que l’enfant était retourné, le coup partit. Loup poussa un hurlement plaintif, et se coucha, mort, dans les roseaux.

— J’ai vu derrière les feuilles du chêne, dit l’enfant, une grande figure blanche qui nous regardait.

Vaunoy jeta vivement les yeux vers l’arbre, mais il n’aperçut rien.

— Regarde encore ! dit-il d’une voix pateline.

Puis il grommela entre ses dents :

— Cette fois, le maudit chien ne reviendra pas !

— Tiens ! s’écria Georges, voilà encore la figure blanche !

Vaunoy était dans l’un de ces instants où l’homme a