Page:Féval - Le Loup blanc, 1883.djvu/88

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vantes de Vaunoy ; deux ou trois sont étrangères et reçoivent l’hospitalité.

Pour ne point faire défaut à la galanterie française, nous parlerons d’abord des femmes.

Sur cette escabelle à trois pieds et si près du feu que la pointe de ses sabots se charbonne, est assise la dame Goton Réhou, femme de charge de la Tremlays. Elle fut, si l’on en croit la chronique de la forêt, une joyeuse commère ; mais cela date de quarante ans, et, à l’heure qu’il est, elle fume une pipe courte noircie par un long usage, avec toute la gravité qui convient à une personne de son importance.

Auprès d’elle, et s’éloignant graduellement du foyer, siègent les servantes du château : la fille de basse-cour, la pigeonnière, la trayeuse de vaches, et même la femme de chambre de Mlle  Alix de Vaunoy. Cette dernière déroge sans nul doute en semblable compagnie, mais il faut tuer le temps.

De l’autre côté de la cheminée, sont rangés les garçons.

C’est d’abord André, le garde ; Simonnet, le maître du pressoir ; Corentin, l’homme de la charrue, et beaucoup d’autres encore dont l’énumération serait longue et superflue.

Dans l’âtre même, et juste en face de la dame Goton Réhou, est assis un homme de la forêt ; hôte de la Tremlays pour quelques heures. Cet homme mérite une description particulière.

Il est charbonnier, cela se voit. Une couche épaisse de noir couvre son visage et s’éclaircit seulement quelque peu aux angles saillants de la face, comme il arrive aux