d’un amateur de spectacle, savourant les péripéties imprévues d’une première représentation.
Il connaissait le but de Robert, et, depuis l’arrivée de l’aubergiste, il devinait peu à peu la route que son compagnon voulait prendre ; mais comme il eût été incapable lui-même de suivre sans broncher cette voie difficile et périlleuse, chaque pas fait en avant lui était un sujet d’admiration.
Robert grandissait à ses yeux et prenait pour lui, depuis quelques minutes, des proportions héroïques.
Il attendait, dissimulant de son mieux sa surprise et gardant l’air indifférent qui convenait à son rôle.
— Ce sont de bonnes paroles que vous venez de prononcer, M. Géraud, poursuivait cependant Robert ; je ne peux pas vous dire combien elles m’ont réjoui l’âme !… Ah ! si le pauvre Penhoël était seulement là pour les entendre !…
L’honnête figure de l’aubergiste devenait toute pâle d’émotion.
— De quel Penhoël parlez-vous donc, monsieur ?… murmura-t-il d’une voix tremblante.
— De celui qui est bien loin de la Bretagne, à cette heure.
— De l’aîné ? reprit le père Géraud, dont la