Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 2, 1850.djvu/21

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premier contact, et que je ne pus retrouver dans l’ombre. Les pas se faisaient entendre de nouveau, légers et rapides, dans la partie du corridor que je venais de parcourir. On fuyait… mais au moment où ma main s’était refermée, une des coiffes de toile avait laissé son attache entre mes doigts… Et je riais, tout en ouvrant la porte de ma chambre, parce que je me disais : « J’ai là de quoi savoir laquelle des servantes de Penhoël va courir la nuit le guilledou ! »

« J’allumai ma chandelle, et je reconnus le petit ruban de soie bleu que j’avais vu dans la journée à la coiffe de Cyprienne… »

Roger de Launoy se tut, attendant évidemment une parole d’étonnement ; mais le peintre ne parla point.

Il demeurait pensif et la tête inclinée.

— Eh bien ?… dit Roger.

— Est-ce tout ce que tu as vu ? demanda froidement Étienne.

Roger était presque désappointé du peu d’effet produit par son histoire.

— N’est-ce pas assez ?… s’écria-t-il.

— Ce n’est rien.

— Tu as vu quelque chose de plus extraordinaire ?

— Tu en jugeras, répondit le peintre.

— Alors il faut parler.