Aller au contenu

Page:Féval - Les Belles-de-nuit ou les Anges de la famille, tome 3, 1850.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
119
CHAPITRE II.

geurs avaient gardé la position que nous leur avons laissée en quittant la cour des messageries. Ils n’avaient pas encore échangé une parole. L’Anglais s’était enfoncé dans son coin et fermait les yeux comme un homme qui prétend écarter toute communication importune. Étienne n’était pas d’humeur à entamer la conversation de force. Il y avait en lui trop de souvenirs joyeux ou tristes qu’il accueillait chèrement, et ce muet compagnon que le hasard lui donnait n’avait garde de lui déplaire.

Sa pensée était à Penhoël. Son cœur lui parlait de Diane, si belle et si aimée, de Diane qui semblait l’avoir fui au moment de l’adieu…

Que s’était-il passé à Penhoël depuis son départ ? Était-il regretté ? Les yeux de Diane avaient-ils eu des larmes pour accueillir la nouvelle de son absence ?

Pauvre Diane !

Il y avait des moments où Étienne se disait :

— Je n’aurais pas dû la quitter peut-être, car elle est malheureuse… Et qui sait si elle n’a pas besoin d’aide dans cette tâche mystérieuse où elle est engagée ? Mais comment rester davantage ?

Et d’ailleurs, Diane l’aimait-elle ?

Oh oui !… du moins il l’espérait du fond de l’âme. Et c’était tout le bonheur de son avenir !

Comme cette route était longue ! Il eût voulu