Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/102

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virent pendant qu’il descendait l’allée à pas précipitées.

— Notre Irène aura tous les prix, disaient-elles. Quel beau jour pour elle et pour vous ! Et comme elle va être heureuse pendant les vacances !

L’allée était longue et bordée de vieux tilleuls dont les feuillages se rejoignaient en voûte. Pendant un instant, Carpentier marcha très vite. Il voyait devant lui Irène et sa compagne : une femme de très haute taille, vêtue d’un costume noir, aux plis raides et sévères, mais qui n’était pas l’uniforme de la communauté.

Elles disparurent toutes deux au tournant de l’avenue, et le pas de Carpentier, involontairement, se ralentit.

— C’est une étrange histoire, murmura-t-il, et l’homme de la rue des Moineaux ressemble à ce pâle visage que Reynier a mis dans son tableau…

Comme on le voit, la pensée de Vincent n’allait ni vers les préparatifs de la distribution des prix, ni vers le couple qu’il poursuivait le long de la grande avenue solitaire.

Nous reparlerons de ce tableau où Reynier avait mis un pâle visage, et de l’homme de la rue des Moineaux.

À une centaine de pas de Vincent, cette femme de haute stature, qui ne portait point l’habit de la communauté, et sa compagne Irène, venaient de s’asseoir