Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/112

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— Que Dieu le veuille, mon père ; mais cette ressemblance ?

— Une tête napolitaine, — blanche et noire, — qui me trotte dans la cervelle et que j’ai revue… Je suis sûr de l’avoir vue deux fois en comptant celle-ci.

Ces derniers mots furent prononcés à voix basse et Irène ne les entendit pas.

Vincent passa son mouchoir sur son front en ajoutant :

— Est-ce que tu ne trouves pas la chaleur étouffante, toi ?

Malgré elle, Irène l’observait.

— Marie-de-Grâce ! murmura-t-il. A-t-elle un nom de famille, cette personne ?

— Je ne le connais pas, mon père.

— Que m’importe après tout ? Et tu ne sais pas non plus si, par hasard, elle aurait un frère ?

Soit pour garder une contenance, soit par besoin réel, Carpentier continuait d’éponger son front.

Cela l’empêcha de voir la rougeur épaisse qui empourpra subitement tout le visage d’Irène depuis la naissance des cheveux jusqu’à la ligne austère que sa robe d’uniforme traçait au-dessus de sa gorge.

— Comment le saurais-je ? balbutia-t-elle.

— C’est juste, dit encore Vincent, qui se leva. En vérité, je divague. Comment le saurais-tu ?