Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/128

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Similor répondit :

— Ça tombe sous le sens que dans une mécanique de ce numéro-là, il y a des mystères impénétrables. Les Maîtres se baladent dans les grandeurs et le velours, loin d’être obligés de poser pour vivre. D’ailleurs, pour or ni pour argent, je préférerais plutôt gratter la terre avec ma langue que de trahir un secret quand on l’a confié à mon honneur.

— Voilà notre manière ! ajouta Échalot.

— Ce qui revient à dire que vous ne savez rien, mes braves, conclut Reynier en déposant sa palette. Assez pour aujourd’hui !

L’atelier avait deux entrées. La principale s’ouvrait en face du Luxembourg ; l’autre, qui était une petite porte basse donnait sur une allée joignant la rue Vavin.

Reynier prêtait l’oreille à un bruit qui se faisait dans cette dernière direction.

— Habillons-nous en deux temps ! ordonna-t-il.

— Emballe ton canard, fit Similor, et plus vite que ça ! Voilà de la société.

Il ajouta tout bas :

— C’est la princesse qui vend son plat d’appas pour fricasser Vénus dans le nuage, et dont mon javelot, lancé d’une main sûre, lui perce l’intestin !

On frappa à la petite porte.

Pendant que Reynier allait ouvrir, les deux modèles s’habillaient lestement.