Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/173

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— Si fait. Il ventait tourmente à déraciner la montagne. Chaque fois que la tempête fait rage ainsi, elle arrache quelques grosses pierres aux vieux remparts.

— C’est cela. Beaucoup de grosses pierres sont tombées. Personne n’avait vu le Père à Tous. On savait seulement qu’il devait venir, par une lettre de Paris que le docteur avait apportée. La lettre convoquait le conseil dans la grande salle qui est au-devant des sépultures. La table était dressée dans l’ancienne chambre du Trésor, où il n’y a plus rien. C’est moi qui ai rangé les couverts, ils étaient onze. Le Père avait sa place marquée entre le marquis Coriolan et Nicholas Smith.

Pour arriver à la grand’salle, il faut passer devant la porte du tourillon où était l’horloge. Coriolan, le prêtre, Giam-Paolo, et Nicholas Smith s’étaient postés dans le tourillon, dont ils avaient laissé la porte entrebâillée. Ils étaient armés tous les quatre, ils attendaient le Père depuis le coucher du soleil.

Un bambin qu’ils avaient placé au bout de la galerie devait se replier à l’approche du Père. Et alors… Tu comprends ?

— Oui, je comprends, répondit Bamboche dont la voix grelottait.

— Vers neuf heures, le bambin accourut, disant : Voilà les maîtres !