Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/181

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La vieille expliqua cela en disant :

— Le maître souffle en bas sur le palier.

Elle dit encore :

— Je me bats l’œil de l’innocent, vous savez ; avant de lui faire du mal, regardez-le un brin, il a une drôle de figure.

Elle prit la lampe sur la table et marcha vers la porte de mon taudis, qu’elle poussa du pied.

Le marchef la suivait en grondant :

— Qu’est-ce que ça me fait à moi, sa figure ?

Mais elle leva la lampe, et mon visage, éclairé soudainement, frappa son regard. Il recula plusieurs pas en balbutiant :

— Encore un !

En même temps, ses yeux se portèrent vers le portrait du marquis Coriolan.

On recommençait à entendre les pas dans l’escalier.

— Levez-vous, l’enfant ! me dit le marchef avec rudesse.

Et la vieille, cachant son émotion derrière une apparente mauvaise humeur, répéta :

— Allons ! levez-vous, et plus vite que ça !

Les innombrables contusions et blessures que j’avais reçues pendant que le ressac me ballottait entre les rochers, donnaient à tout mon corps la rigidité de la pierre.

Ma parole seule pouvait donner signe de vie.