Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/237

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C’était une tête pâle et très blanche, imberbe, encadrée dans de grands cheveux d’un noir de jais.

Ceux qui ont voyagé en Italie connaissent ces masques d’ivoire et d’ébène.

Vincent Carpentier ne se souvint pas d’avoir jamais vu ce jeune homme, dont néanmoins la figure le frappa comme celle d’un être détesté.

Il continua sa route ; mais, au lieu d’entrer dans la maison où était sa mansarde, il passa franc et monta jusqu’au sommet de la butte des Moulins. Là, il regarda derrière lui et ne vit rien.

Cependant, au moment où, revenu sur ses pas, il franchissait le seuil de l’allée, étroite et noire, donnant accès dans sa maison d’emprunt, il aperçut au loin la silhouette de l’ennemi inconnu.

— C’est un duel, se dit-il, je tuerai ce loup !

Et il n’avait pas attendu cela pour concevoir une pensée de défense ou d’attaque, car en entrant dans sa mansarde, dont il referma la porte à clef, il déposa sur le lit deux objets dont l’un était un couteau-poignard.

L’autre objet, beaucoup plus volumineux, fut retiré d’une toile qui l’enveloppait et se trouva être une longue-vue.

Carpentier s’assit à son poste auprès de la fenêtre. Il était profondément inquiet. Il espionna, cette fois, non-seulement l’hôtel, mais le jardin et la rue.