Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/283

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de perdu. Du bien partout ! regarde seulement la voûte. Quelle ondée de paillettes !

C’était là que les yeux de Vincent s’étaient d’abord fixés. La lampe, par elle-même, éclairait peu. Il ne s’en échappait que ces lueurs mystiques, à peine suffisantes pour rendre visibles les pieuses ténèbres des chapelles.

Mais chacun de ces rayons était saisi, répercuté, multiplié et avivé par la voûte, toute constellée d’aigrettes, de girandoles, de colliers et de rivières, où les diamants, les rubis, les émeraudes et les saphirs avilis au métier de cristaux vulgaires, foisonnaient comme les pendeloques autour des bougies d’un lustre.

Le regard s’enivrait, ébloui, à contempler ce prodigieux firmament, tandis que l’esprit, malade d’un vertige, essayait d’en supputer l’incalculable valeur.

Il disait vrai, ce vieux serpent. L’éther paralyse la douleur, et il y a des extases morales plus puissantes que l’ivresse du chloroforme.

Vincent était de pierre. Son angoisse physique faisait trêve. Il écoutait, il regardait, bercé par un indicible vertige.

Les yeux du vieillard allaient de ce vertige au trésor qui le faisait naître. Ce fut d’abord une jouissance tranquille, puis la fièvre le gagna peu à peu.

Il essaya de ricaner, il ne put.