Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/296

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des étiquettes, aucun reflet chatoyant ou brûlant, aucune flamme.

C’était sérieux et froid comme le casier d’un notaire.

Et pourtant le vieillard se tenait au devant de la porte ouverte dans une attitude de profonde dévotion.

Sa respiration pressée, presque haletante, venait jusqu’aux oreilles de Vincent, et tandis que ses mains se joignaient, tombant sur les plis de sa douillette, on pouvait voir les tressaillements rapides qui couraient, agitant tout son corps.

— Il y a eu de très belles choses là-dedans, dit-il d’un ton qui baissait malgré lui, des choses qu’on aime à contempler. C’est là qu’était le fameux billet du Royal-Exchange, marqué du chiffre 50,000, chaque unité exprimant un pound, et le tout valant, par conséquent, un million deux cent cinquante mille francs, argent de France. Il y avait douze banknotes de 25,000 livres sterling, trente-deux de 20,000 livres, quarante-trois de 15,000, cent trois de 10,000, et deux cent soixante de 5,000. Cela ne tenait pas beaucoup de place. Je les ai eus dans ma poche, avec mon mouchoir par dessus, mais cela valait aux environs de quatre millions sterling. Cent millions de France, tout juste ! C’est un joli denier, hein, bibi ? Et houp !

Le tête de Vincent, qui s’était redressée pendant