Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/356

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Il sortit de son lit — sans trop de peine, — dans la pensée de s’armer.

Mais auparavant, par réflexion, il fit jouer la clé pour ajouter la force du pêne à celle des deux verrous, et roula une lourde commode au-devant de la porte.

De même il barricada l’autre porte, située dans la salle de toilette et donnant sur l’escalier dérobé qu’il avait pris tant de fois pour se rendre à sa mansarde de la rue des Moineaux.

Cela fait, il débourra et rechargea avec soin ses pistolets.

Il se recoucha plus tranquille. En plein Paris, un homme abrité derrière les précautions qu’il venait de prendre n’a rien à craindre d’un siège.

À Paris, il faut, en effet, que l’assaut donné réussisse du premier coup et n’occasionne point de bruit.

— Monsieur dort-il ? demanda encore la voix du valet de chambre.

Comme il n’obtenait point de réponse, il ajouta :

— Nous supplions monsieur de nous dire un seul mot.

Toujours même silence.

Ceux du dehors tinrent conseil un instant. Ils s’étaient ravisés sans doute, car « le serrurier » ne toucha point à sa serrure.

Vincent, qui écoutait de toutes ses oreilles, crut