réponse. Tant que cette femme était ici, tu ne te plaignais pas d’y rester.
Irène garda le silence. Elle ne pouvait plus pâlir.
— Et comment as-tu pu savoir qu’elle devait quitter la maison ? interrogea encore Vincent. Avant-hier au soir, elle ne le savait pas elle-même.
— Vous la connaissez donc ?… balbutia Irène.
— Depuis avant-hier au soir, poursuivit Vincent, je sais qu’elle n’a pu reparaître au couvent.
— Comment la connaissez-vous ? fit encore la jeune fille.
À la dérobée, elle glissa un regard vers son père dont le visage était plus défait que celui d’un agonisant.
— Elle ne peut pas être votre ennemie, mon père ! pensa-t-elle tout haut. Je suis sûre de cela.
Elle ajouta :
— Vous ne vous trompez pas. Voici deux nuits que sa cellule est vide.
Vincent dit :
— Que ferais-tu, si elle était mon ennemie ?
Mais il ne laissa pas à l’enfant le loisir de répondre. Il reprit en changeant de ton :
— Ce sont là des folies. Elle ne peut ni m’aimer ni me haïr. Il ne s’agit pas de moi, mais de toi. Puis-