Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/410

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sur le front d’Irène, et Carpentier s’enfuit après avoir répété :

— Souviens-toi de moi, prie pour moi !

Dans la cour, Vincent retrouva les bonnes religieuses qui le guettaient. Quand elles surent qu’il n’assisterait pas le lendemain au triomphe de sa fille, ce fut un concert de reproches et de supplications.

— Je serai bien près d’arriver à Brest quand vous distribuerez vos récompenses, mesdames, dit Vincent appuyant sur le nom de la ville.

— Voyez le malheur ! s’écria la supérieure, la mère Marie-de-Grâce, qui était si bonne pour notre chère Irène, nous manque aussi. Mais en revanche, nous aurons cet homme vénérable, le colonel Bozzo… Il veut absolument couronner sa brillante protégée.

Vincent était déjà dans son cabriolet. Il dit à son cocher :

— À la Poste !

À la Poste, il renvoya sa voiture et il se fit inscrire au bureau de la malle : départ de six heures pour Lyon, arrhes déposées.

Puis il remonta à la place des Victoires, où il prit un fiacre qui le conduisit rue de l’Ouest, à l’atelier de Reynier.

Le jeune peintre était à l’ouvrage et poussait son tableau de Vénus blessée par Diomède.