Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/426

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Une fois passées les latitudes où le bal Bullier florit maintenant (c’était alors, le règne de la Grande-Chaumière), tout danger de rencontrer quelque connaissance, par hasard avait évidemment disparu.

Vincent ne pouvait plus craindre que les émissaires des Habits-Noirs.

Il obliqua sur sa gauche et gagna par les petites rues voisines de la barrière d’Enfer les confins du faubourg Saint-Marcel, pour sortir enfin de Paris par la barrière de Fontainebleau.

Une fois sur la route de Bicêtre il respira plus librement, quoique ses membres courbaturés commençassent à parler de lassitude.

Il faisait une chaleur étouffante. Le ciel magnifique au zénith, se couvrait à l’horizon de nuages légers qui semblaient venir de l’est avec lenteur, malgré le vent contraire qui soufflait du sud-ouest par petites rafales tièdes et lourdes.

Pour quiconque connaît le climat parisien, ces jolies nuées de l’est portées par de mystérieux courants, sont, dans les sécheresses caniculaires, la promesse presque certaine d’une vaste ondée.

Mais Paris n’apprendra jamais le langage du ciel. Il aime mieux croire à Mathieu (de la Drôme) et au baromètre, qui lui en content de toutes les couleurs.

Paris, toujours étonné que la pluie puisse venir