Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/437

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ter inutiles, mais dont l’un, à tout le moins, devait vomir la colonne d’assaut, à l’heure propice.

Il venait d’Italie, il savait jouer du sacrilège, il avait choisi pour quartier général la maison religieuse des dames de la Croix.

Là, doublement abrité par les murs d’un cloître et par le déguisement féminin dont il s’était affublé, le comte Julian avait amusé ses loisirs à subjuguer, à fasciner la pauvre belle enfant qui devait, selon lui, un jour donné, le rendre maître de Vincent Carpentier dont elle était la fille bien aimée.

Irène s’était donnée tout entière et du premier coup à l’empire de cette femme qui, par l’âge, aurait pu être sa mère, et qu’elle voyait si supérieure aux bonnes-sœurs qui l’entouraient.

Pour elle, Marie-de-Grâce, belle comme une reine, fille d’une race illustre et brisée par le malheur, s’enveloppait dans un manteau de mysticisme et de poésie.

L’élément romanesque abonde chez tous les enfants intelligents, et il n’y avait point d’enfant au couvent de la Croix, qui pût lutter d’intelligence avec Irène Carpentier.

Nous sommes tous vulnérables par nos forces encore plus que par nos faiblesses.

Le tentateur prit Irène par sa force. Dans ces longues causeries que Marie-de-Grâce avait avec