Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/450

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— Va donc, et qu’on fasse entrer tous mes chers bons amis pour la dernière fois.

La comtesse Francesca Corona sortit. Les maîtres des Habits-Noirs entrèrent. Le colonel voulut leur toucher la main à tous.

Vers midi, Francesca revint avec le jeune vicaire, qui était un homme d’apparence ascétique. Le colonel dit aux maîtres des Habits-Noirs :

— Laissez-moi, mes enfants bien-aimés, et obéissez à ma petite Fanchette, comme si c’était à moi-même, jusqu’à l’heure de mon enterrement. Sans cela…

Il n’acheva pas, mais son œil qui déjà s’éteignait eut un éclair aigu.

Il ajouta pourtant :

— Mon testament cacheté vous sera remis par l’abbé Franceschi une heure après mes funérailles.

Le colonel Bozzo-Corona rendit le dernier soupir ce même jour à quatre heures après-midi.

Selon sa volonté impérieusement exprimée l’abbé Franceschi veilla seul auprès de ses restes mortels.

Cependant ses amis n’abdiquèrent point leur devoir. Pendant la nuit et le jour qui suivirent, aucun des Maîtres ne quitta l’hôtel de la rue Thérèse, et dans la pièce voisine de la chambre mortuaire une chapelle fut installée où une religieuse demeura en prière jusqu’à la levée du corps.