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Le lendemain, à la première heure, tous les Compagnons du Trésor se rencontrèrent en l’étude de Me Léon de Malevoy, notaire, qui faisait depuis longtemps les affaires du colonel Bozzo.

Ils avaient tous eu la même idée sans se concerter : acheter l’hôtel de la rue Thérèse.

À vrai dire, personne n’avait de certitude, mais chacun croyait que le Trésor de la Merci, transporté peu à peu de l’île de Corse à Paris devait être caché soit dans les caves, soit dans le jardin de l’hôtel.

On se fit fête. Chacun feignait d’être enchanté de rencontrer là ses collègues. Le comte Corona seul avait pris une attitude des plus réservées parce qu’il était héritier direct et légal — du chef de Francesca, sa femme.

Me Léon de Malevoy était un notaire-gentilhomme dont la courtoisie et la probité passaient en proverbe.

Il se fit un vrai plaisir de donner tous les renseignements demandés. Le colonel Bozzo avait eu, en effet, chez lui, des dépôts de valeurs tant mobilières qu’immobilières, représentant des valeurs très-considérables. M. Lecoq de la Périère était l’intermédiaire habituel entre le colonel et lui, Me Malevoy.

Mais le colonel était venu lui-même, en personne, quelques mois auparavant, retirer la totalité de ses titres.