Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome I.djvu/461

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comme une bande de coquins vulgaires. Il lui fallait gagner le pain du jour.

Cependant, les morts continuèrent de s’accumuler autour de ces introuvables amas de richesses.

Francesca Corona, pauvre belle créature, tomba la première, portant la peine de l’apparente confiance et de la tendresse réelle que le colonel Bozzo lui avait témoignées.

Le colonel, pourtant, l’avait trompée comme il avait trompé les autres. Il ne lui avait rien donné, rien confié en mourant. Mais comment croire à une obstination si extravagante ? Il y avait une opinion répandue parmi les Habits-Noirs, c’est que Fanchette avait reçu de son aïeul le secret de l’association, le fameux scapulaire de la Merci et la clé du Trésor.

Le comte Corona fit comme ces enfants qui brisent leurs jouets pour voir ce qu’il y a dedans.

Il tua Francesca, sa femme, et ne sut rien.

Mais les autres crurent qu’il savait, et le comte Corona, à son tour, fut assassiné.

Cet or amoncelé amenait fatalement autour de soi les mœurs des pays d’or. On tuait ici comme dans placers de la Sonora, comme dans les claims de l’Australie.

Le dernier mort fut M. Lecoq lui-même, le fameux Toulonnais-l’Amitié, qui était devenu le plus