Page:Féval - Les Compagnons du trésor, 1872, Tome II.djvu/91

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— Et ce fut tout ? demanda la dompteuse.

— À peu près, dit-il.

— Mais qu’arriva-t-il de M. Reynier ?

— J’allais l’oublier : une bien drôle de chose. On l’avait mis dans un fiacre avec deux gardiens, et on l’emballait pour le Palais-de-Justice. En passant sur le pont au Change, il ouvrit la portière de son fiacre, sauta sur la chaussée, bouscula les passants et se jeta par-dessus le parapet.

— Et puis ? on le repêcha ?

— On ne le repêcha pas.

— Et tu appelles ça une drôle de chose ?

— Je vas te dire : M. Reynier nageait comme un poisson, et à moins qu’il n’aurait trouvé sous l’arche un employé du patron pour lui attacher une pierre au cou…

— Tu ne l’as jamais rencontré depuis ? J’entends M. Reynier ?

— Dame ! j’ai entr’aperçu quelqu’un qui lui ressemblait un petit peu.

Mme Canada prit un air sévère.

— Écoute, Léocadie, fit Échalot ; ne gronde pas. Je te connais ; dans la générosité de tes pensées, tu voudrais peut-être te remêler de ces histoires-là. Je m’y oppose. Si c’est M. Reynier que j’ai cru reconnaître sous les traits d’un convalescent, une fois que j’allais voir Similor à l’Hôtel-Dieu…