Page:Féval - Les Habits noirs, 1863, Tome II.djvu/37

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pons et même d’honnêtes gens qui… Mais à bas la déclamation ! Regarde, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? Je vois la grande ville de Paris, divisée en deux catégories bien tranchées : ceux qui connaissent le mot d’ordre et ceux qui ne le connaissent pas. Est-ce tout ? Non, car Michel n’est pas dans le secret et pourtant il se sert du mot d’ordre pour ses manœuvres galantes… si toutefois les manœuvres de Michel contiennent un atome de galanterie. Je l’ai entendu, ce Michel, donner des instructions à notre comique, l’ancien maître à danser Similor. Similor a dû demander ce soir même à certain personnage, romanesque de la tête aux pieds, occupé à regarder couler l’eau du canal de l’Ourcq : Fera-t-il jour demain ?

— C’est inouï de curiosité ! dit Étienne.

— Écris tout cela.

— J’écris. Mais sais-tu que Michel joue avec le feu ! Devine-t-on à quelles diaboliques menées peut toucher ce mot de ralliement ?

— On ne le devine pas. Écris que Michel joue avec le feu.

— Le nom de Michel…

— Notre beau ténébreux à nous s’appelle Édouard. Écris qu’Édouard joue avec le feu. Et regarde, sœur Anne. Regarde si tu ne vois rien venir… Voici une singulière figure : notre voisin, M. Lecoq. On dit que ses cartons contiennent tous les mystères de Paris. J’ai heurté l’autre soir mon oncle, le baron Schwartz, qui sonnait à sa porte… Écris.

— Le baron Schwartz ? en toutes lettres ?

— Non, certes, il s’agit de fictions. Olympe Verdier est comtesse, pour le moins, dans ton idée, n’est-ce pas ?

— Oui, certes.