Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 01.djvu/52

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Elle allait faire les quelques pas qui la séparaient encore de la Tamise. Tyrrel lui saisit le bras et lui dit avec une singulière émotion de curiosité :

— Vous n’auriez donc pas honte de vous vendre, Susannah ?

— Honte ! répéta-t-elle ; — non.

— Que vous a donc appris votre mère ? s’écria Tyrrel stupéfait.

— Rien… Je suis l’enfant d’une femme qui déserta mon berceau, et d’un juif qu’on a pendu à Newgate, parce qu’il avait volé.

Susannah prononça ces mots d’un ton simple et sans effort.