Page:Féval - Les Mystères de Londres Tome 05.djvu/46

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Il me dit cela de ce ton d’impérieuse raillerie auquel, pour mon malheur, j’ai su bien rarement résister.

Vous vous souvenez d’Ismaïl, milord ?… Mais il ne vous ordonnait rien à vous, et, vis-à-vis des étrangers, ses traits gardaient toujours l’obséquieuse expression de l’escompteur israélite.

Dans l’intérieur de sa maison, c’était un homme terrible. Il me semble voir encore son pâle visage, dont la partie inférieure était cachée par une barbe épaisse, noire, soyeuse et si belle, qu’on l’eût prise pour une frange de satin. Cette barbe n’était séparée des cheveux que par les pommettes de ses joues et son front étroit, dont ses sourcils de jais couvraient en-