Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/138

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nables qu’un de ses pareils puisse commettre. Ose-t-il suggérer une manière de faire une chose différente de celle que son maître indique ; c’est le comble de la présomption ; c’est un oubli de son état qu’il faut réprimer. Vite, le fouet ! Une punition moins sévère ne suffirait pas ! Casse-t-il une charrue en labourant, ou une houe en piochant ; c’est un manque d’attention ; et une pareille chose ne doit jamais rester impunie ! L’imagination de M. Hopkins lui fournissait toujours quelque prétexte de cette espèce pour justifier l’emploi du fouet, et il manquait rarement de profiter de l’occasion. Il n’y avait pas dans le pays entier un seul homme avec qui les esclaves qui avaient le choix d’une demeure n’eussent mieux aimé vivre qu’avec ce révérend M. Hopkins. Cependant il n’y avait pas à l’entour un seul homme qui fît un plus grand étalage de religion, qui fût plus actif dans les réunions religieuses qu’on appelle Revivals, plus attentif à la classe, aux assemblées de prières, aux sermons et aux fêtes pieuses connues sous le nom de Love-feasts, qui se montrât plus dévot dans sa famille et qui priât de meilleure heure, plus tard, plus haut et plus longtemps que ce même révérend persécuteur d’esclaves, Digby Hopkins.

Mais retournons à M. Freeland et à ce qui m’ar-