Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/139

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riva pendant que j’étais à son service. Il ressemblait à M. Covey, en ce qu’il nous donnait assez à manger ; mais ce en quoi il ne lui ressemblait pas, c’est qu’il nous donnait assez de temps pour prendre nos repas. Il nous faisait travailler activement, mais toujours entre le lever et le coucher du soleil. Il exigeait que nous fissions beaucoup de travail, mais il nous fournissait de bons outils. Sa ferme était considérable, mais il employait assez d’ouvriers pour faire toute la besogne, et même avec facilité, si on le comparait à plusieurs de ses voisins. Mon traitement à son service était céleste, par rapport à celui que j’avais éprouvé chez M. Édouard Covey.

M. Freeland lui-même ne possédait que deux esclaves, qui se nommaient Henri et Jean Harris. Il louait les autres, qui se composaient de moi-même, de Sandy Jenkins[1], et de Tsandy Caldevell. Henri et Jean étaient fort intelligents ; et bien peu de temps après mon arrivée, je réussis à leur inspirer

  1. C’était le même homme qui m’avait donné la fameuse racine pour m’empêcher d’être fouetté par M. Covey. C’était un habile homme. Nous parlions souvent de mon combat avec Covey, et toutes les fois que nous le faisions, il attribuait mon succès à la racine qu’il m’avait procurée. Cette superstition est très-commune parmi les esclaves ignorants. Quand un esclave meurt, il est rare qu’on n’impute pas sa mort à quelque maléfice.