Page:F.Douglass, Vie de Frédéric Douglass esclave Américain, 1848.djvu/178

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que tant que je lui payais le prix convenu, je ne me croyais pas forcé de le consulter pour savoir si je pouvais aller quelque part, ni quand je devais partir. Cette réponse le troubla, et après avoir réfléchi pendant quelques instants, il me déclara qu’il ne voulait plus me permettre de louer mon temps, et ajouta que la prochaine chose dont il entendrait parler serait probablement que je m’étais enfui. Il m’ordonna, pour la même raison, de rapporter sur-le-champ chez lui et mes outils et mes vêtements. Je lui obéis aussitôt, mais au lieu de chercher du travail comme auparavant, je passai la semaine sans faire la moindre chose. C’était user de représailles. Il m’appela le samedi soir, comme à l’ordinaire, pour lui remettre le produit de mon travail. Je lui dis que je n’avais rien à lui donner, car je n’avais pas travaillé cette semaine-là. À ces mots, nous fûmes sur le point d’en venir aux coups. Il se mit dans une grande colère, et jura qu’il était résolu de me rosser d’importance. Je ne lui répondis pas un seul mot, mais j’étais déterminé, s’il me frappait, à lui rendre coup pour coup. Néanmoins, il ne me toucha pas, et finit par se contenter de me dire qu’il saurait s’arranger de manière que le travail ne me manquerait pas à l’avenir. Je réfléchis à tout ce qui s’était passé pendant la journée du lendemain, qui